La girafe : un saut de 2 mètres à la naissance
Chez les girafes, la mise-bas est une épreuve périlleuse qui marque le début de la survie pour le girafon. Dès ses premiers instants, il est confronté à un défi de taille : la gravité.
Contrairement aux naissances plus douces observées chez d’autres espèces, le girafon est littéralement “lâché” dans la vie, tombant de près de deux mètres de hauteur depuis le ventre de sa mère.
Ce saut initial est un passage risqué qui peut causer des blessures graves, voire être fatal. Une chute de cette hauteur expose le girafon à des fractures ou, dans les cas les plus graves, à des traumatismes cervicaux. Ce premier instant de vie est déjà une lutte pour la survie.
Premier saut dans la vie
L’arrivée du girafon n’est pourtant que le début du défi. Après cette chute, il doit se relever rapidement. Chez les girafes, les instincts de survie sont très développés, et la mère n’a que peu de temps pour juger si son petit est assez fort pour survivre. En général, il doit se lever, marcher, et commencer à téter dans les 15 premières minutes. Cette urgence n’est pas un caprice de la mère : dans la savane, un girafon qui reste couché devient une proie facile pour les prédateurs. C’est un combat contre la montre où chaque seconde compte.
La relation entre la mère et son girafon est souvent pragmatique car la survie est en jeu. Si le girafon ne parvient pas à se lever et à marcher assez rapidement, la mère peut l’abandonner ou, dans certains cas, le tuer. Cela est très brutal, mais correspond dans la nature à une manière de préserver l’équilibre de l’espèce dans un environnement où seuls les plus forts survivent : la mère se mettrait en danger face aux prédateurs si elle s’occupait de son girafon affaibli.
Si le girafon réussit cette épreuve, il devient rapidement plus robuste. Dans les heures qui suivent sa naissance, il apprend à marcher et à s’adapter à la vie de la savane.
Lorsque des ostéopathes animaliers sont appelés à accompagner un girafon après la mise-bas brutale, ils jouent un un rôle précieux Lors de sa chute de près de deux mètres, le girafon subit un impact pouvant entraîner des déséquilibres musculo-squelettiques, des tensions musculaires, voire de petites lésions. Même si la nature l’a doté d’un corps capable d’encaisser ces chocs, une intervention ostéopathique pourrait l’aider à libérer les tensions accumulées lors de sa naissance.
En travaillant sur les articulations et les tissus musculaires, l’ostéopathie pourrait réduire la douleur et limiter les risques de traumatismes cachés, tels que les entorses ou les micro-fissures osseuses. L’ostéopathe animalier pourrait, par des manipulations douces, rééquilibrer la posture du girafon et lui permettre d’avoir une démarche plus harmonieuse dès ses premières heures. Cette intervention peut aussi avoir un impact indirect sur sa capacité à se lever et à marcher rapidement, optimisant ainsi ses chances de survie dans la savane où la rapidité est cruciale pour échapper aux prédateurs.
Les découvertes d’une équipe de chercheurs de l’université de Bristol, en Angleterre, ont fait avancer la connaissance sur les girafes. Elle a rassemblé plus de 400 études scientifiques publiées à leur sujet, ce qui a permis de déterminer enfin que la girafe un animal socialement complexe, contrairement à ce que les scientifiques disaient jusqu’en l’an 2000. Tout comme les éléphants, les femelles font leur deuil, allant jusqu’à rester plusieurs jours auprès du corps mort de leur girafon, et à renoncer à se nourrir ou s’hydrater. Les girafes s’entraident également pour la survie des girafons en organisant des roulements pour surveiller et nourrir les plus jeunes.
À savoir
La population des girafes baisse drastiquement d’année en année, de manière encore plus importante que celle des éléphants d’Afrique, souvent victimes de braconniers, de chasseurs et de la déforestation. Autre raison de leur disparition : le lion, prédateur qui s’attaque aux girafons (50 à 75 % des girafons meurent avant leur première année de vie).
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